lundi 10 novembre 2008

Brèves

" Je formule le vœu que les élus du 19 octobre écriront bel et bien une Constitution pour nos enfants ", confie Pierre-François Unger dans le journal du PDC de septembre.
Voui. Une zoulie constitution pour les chtis nenfants, avec des zimages à colorier. Et on fera les réunions de la Constituante dans les crèches. Areuh.

" Nous avons mis sur pied une liste apolitique ", explique la secrétaire générale du Centre de liaison des associations féminines (CLAF), qui présente une liste à la Constituante. Il faudra quand même qu'elle nous explique aussi comment une liste électorale, pour l'élection (politique, par définition) d'une assemblée constituante (politique, par fonction) qui va rédiger le plus politique des textes juridiques, peut être une liste " apolitique ".

L'édito du bulletin d'information du Parti du Travail, " l'Encre rouge ", de septembre, proclame en titre que la liste du PdT pour la Constituante est " une liste d'union ". Une de plus. C'est fou ce qu'il y a comme listes d'union à gauche. Y'a même que ça, des listes d'union. Toutes concurrentes les unes des autres, mais toutes vachement unitaires. Tellement unitaires qu'à la gauche de la gauche, elles vont se bouffer unitairement les électeurs : la liste de l'AVIVO va cannibaliser la liste du PdT et des communistes, qui va grignoter la liste de SolidaritéS. Avec en arrière-fond trois listes associatives de gauche (celle de la Maison des Associations,. celle des Femmes, celle d' " expression citoyennes") qui vont elles aussi se cannibaliser les unes les autres, et ensemble cannibaliser les listes des organisations. Avec un peu de pot, on se retrouvera comme lors de l'élection du Grand Conseil de 2005, avec 15 % de l'électorat dispersé sur suffisamment de listes pour qu'aucune n'atteigne le quorum. Comme dirait l'autre, trop de listes d'union tue l'union.

Mercredi soir, lors d'un débat organisé par GHI entre représentants des dix-huit listes présentées à l'élection de la Constituante, un représentant de la liste patronale s'est lancé dans une diatribe contre les partis politiques, qui auraient selon lui dû s'abstenir de présenter des listes à l'élection pour laisser place aux pures et virginales listes dites de " la société civile ", à laquelle les partis politiques seraient donc ontologiquement étrangers. On rappellera donc à l'auguste représentant d'une liste patronale (sur laquelle figure un ancien président du parti libéral, soit dit en passant) que les partis politiques sont constitutifs de la démocratie depuis deux siècles, et que vouloir les exclure d'une assemblée politique, constituante ou non,relève d'un projet politique bien précis : le corporatisme. Qui a eu son heure de triste gloire dans le sillage du fascisme, et dont le modèle, l'Idealtype, se trouve avoir été le Portugal de Salazar. Et le Portugal corporatiste de Salazar, c'est un demi-siècle de sous-développement durable, de marasme social et de guerres coloniales foireuses.

" La Constituante prêtera-t-elle serment à la cathédrale ? ", s'interroge gravement la " Gazette de la Constituante " de la " Tribune " (http://constitution.blog.tdg.ch). Ben non, la Constituante ne prêtera pas serment à la cathédrale. D'abord parce qu'elle n'aura sans doute même pas à prêter serment (sur quoi le ferait-elle ? Sur la Constitution qu'elle doit changer ?) Ensuite parce que ça fait bientôt 500 ans qu'il n'y a plus de cathédrale à Genève. Vu qu'une cathédrale est l'église du siège d'un évêché (le siège sur lequel l'Evêque pose ses fesses s'appelle d'ailleurs une cathèdre), que Genève n'est plus le siège d'un évêché depuis la Réforme, et que Saint-Pierre n'est plus une cathédrale mais un temple. Et un problème fondamental de réglé, un ! La semaine prochaine, une autre question fondamentale : Est-ce qu'on pourra fumer à la Constituante ?

" L'Evènement Syndical " (l'hebdomadaire d'UNIA pour la Romandie) a demandé au PS de lui communiquer les noms des candidates et candidats socialistes membres, et plus si entente, d'un syndicat, histoire de les signaler aux masses laborieuses afin qu'elles les soutiennent. Le PS a donc communiqué les noms (nombreux) de ses candidates et candidats membres d'un syndicat. Et " L'Evènement syndical " a fait son tri : seuls les noms d'une candidate et d'un candidat seront signalés. Parce qu'eux, ils sont d'UNIA. Les autres, membres d'un autre syndicat ? Zexistent pas. Comme disait le camarade George Marchais, " l'Union est un combat ". Et comme disait le Vieux de la Montagne : " Nous, sectaires ? Pas plus que les sectaires d'à côté... ". Mais pas moins non plus. Le " Chacun pour soi " libéral, c'est devenu un précepte syndical ?

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