jeudi 24 décembre 2009

Brèves

La Constituante va se pencher sur le thème des droits politiques des étrangers. La commission ad hoc a proposé d'ajouter au plan municipal le droit d'éligibilité au droit de vote déjà acquis, mais pas le droit de vote au plan cantonal. Double prétexte à cette pusillanimité : ce droit a été refusé par le Genevoises et les Genevois il y a dix-sept ans (mais une Constituante n'est-elle pas chargée de faire avancer les choses, plutôt que de s'en tenir à ce qui a été décidé au siècle dernier ?) et si on le met dans le projet de nouvelle Constitution, celui-ci risque d'être refusé par le peuple. Voui, y'a un risque. Mais à quoi elle sert, une Constituante, si elle ne propose que ce qui est a priori acceptable ? A enfoncer des portes ouvertes ?

Le lobby bagnolard assiège la Constituante : cinq de ses associations se sont concertées pour demander chacune d'être auditionnée, par crainte d'une remise en cause de la fameuse (et purement décorative, puisque inapplicable) « liberté du choix du mode de transport », inscrite par inadvertance démocratique dans l'actuelle Constitution. Et donc : la section genevoise de l'Union professionnelle suisse de l'automobile, la Chambre de commerce, Feu Vert, l'Union Genevoise des carrossiers et l'Association suisse des transports routiers ont demandé à être entendues. « Il y a une peur que la Constituante aille vers une politique environnementale qui soit systématiquement antivoiture », commente le Constituant libéral Jacques-Simon Eggly. Peur irraisonnée : la Constituante n'ira ni vers une politique antivoiture, ni vers une politique pro-voiture. Elle ira vers une place de parc : un consensus mou pour faire accepter mollement un texte mou par des citoyennes et des citoyens qui n'en ont rien à battre.

A l'initiative de l'Association Noé21, une pétition (c'est-à-dire une proposition collective exctérieure à la Constituante, mais devant être traitée comme si elle émanait de ses rangs) a été déposée à la Constituante, demandant que la problématique du climat soit inscrite dans notre future " Constitution du XXIe siècle ", en se référant aux constats des scientifiques plutôt qu'aux compromis politiques. Pourquoi pas ? Mais le projet de nouvelle Constitution genevoise sera lui-même le résultat d'un compromis politique dont pour l'instant rien n'indique qu'il sera porteur d'avancées suffisantes pour être soutenu. Ça ne veut pas dire qu'on n'y retrouvera pas un article sur le climat, mais ça suggère qu'il n'ira certainement pas plus loin que quelques bonnes intentions sans effets, sans moyens et sans obligations. Et qu'il coexistera avec d'autres articles (du genre " libre choix du mode de transport ") totalement contradictoires de toute prise en compte sérieuse des impératifs climatiques.