samedi 17 janvier 2009

Brèves

On a appris (sur le blog ) que la Constituante travaillait d'arrache-pied. Démonstration : " la commission du règlement se réunit à raison de deux séances de trois heures par semaine " et " à ce rythme le projet de règlement devrait être sous toit à la mi-janvier (et) adopté en une séance plénière fin janvier ou courant février. " Rappelons que la Constituante a été élue en octobre. Il lui faudra donc trois ou quatre mois pour pondre et adopter son règlement. Avant même d'avoir commencé le travail constituant pour lequel elle a été élue -et qu'elle a quatre ans pour terminer. On est en Suisse, on ne commence jamais autrement un travail que par la ponte d'un règlement sur le travail qu'on n'a pas encore commencé à faire. " La Constituante travaille d'arrache-pied ". Ouais. Mais c'est un gros pied bot.

En faisant en sorte que deux de ses élus à la Constituante (Gilles Godinat et Pierre Vanek, qu'on se permettra de féliciter de leur geste) renoncent à leur élection pour permettre l'accession de deux femmes (Jocelyne Haller et Claire Martenot) à l'assemblée, SolidaritéS a mis ses pratiques en cohérence avec son discours sur la parité. On rappellera donc au PS, qui tient le même discours, que sur ses onze élus à la Constituante, il ne se trouve qu'une seule femme. Et on attend donc avec une impatience non feinte (mais non dénuée de scepticisme) de connaître les noms des vieux mâles indigènes élus sur la liste socialiste qui céderont la place à des femmes, des jeunes ou des immigrants, trois groupes sociaux particulièrement sous-représentés à la Constituante.

En faisant renoncer deux de ses élus et trois de ses " viennent ensuite " à leurs sièges pour que puissent y accéder deux femmes, SolidaritéS a fait faire un petit bond de 2,5 % à la représentation des femmes dans cette auguste assemblée, désormais modestement féminine à 20 %. Pour arriver à la parité, il faudra donc encore que 30 % des sièges changent de genre, si on ose le dire ainsi. C'est-à-dire que 24 hommes devraient céder la place. La Constituante étant élue pour quatre ans, ça ne fait guère que six démissions par an. Soit une tous les deux mois (ou tous les mois et demi, si on ne compte pas l'été, la fin de l'année et pâques). ça devrait le faire, non ?

La Commission " Justice 2011 " du Grand Conseil propose la suppression de l'institution bi-séculaire (elle date de 1794) du jury populaire, en l'estimant incompatible avec le nouveau droit pénal fédéral (ce qui est d'ailleurs faux, puisque l'organisation judiciaire resterait de la compétence cantonale) Si le Grand Conseil suit cet avis, le peuple devrait se prononcer en 2009. Avant peut-être qu'une nouvelle Constitution ne rétablisse l'institution supprimée, qui a l'incontestable mérite de contrebalancer le pouvoir des juges. Aussi faillibles que n'împorte quel citoyen. Mais convaincus de l'être moins. Une Constituante, ça peut aussi servir à réparer les conneries commises précédemment.