dimanche 23 novembre 2008

Brèves

Deux candidates et quatre candidats à la Constituante* avaient fait preuve d'une belle inconscience électorale en adhérant (librement) au Club des Montagnards Sentinelles de la liberté, séants à Genève, club créé en 1794 à Genève pour faire la révolution, et ayant contribué d'ailleurs à la faire, et recréé 214 ans plus tard (sur www.facebook.com) pour contribuer autant que faire se peut à empêcher la Constituante de dormir. Deux candidates et quatre candidats, et combien d'élues et d'élus ? un seul. Mais méritant. Bien fait pour les autres. Zavaient qu'à réfléchir avant de se coller un bonnet phrygien (seyant, mais pas discret ) sur la tête. On n'a pas idée quand on se proclame Montagnards de vouloir siéger dans un Marais.
* On les dénonce : Pascal Holenweg, Grégoire Carasso, Cyril Mizrahi, Martine Sumi-Viret (liste N° 7), Sébastien Bertrand (liste N° 4), Magali Orsini (Liste N° 18)

Evoquant la proposition d'instituer à Genève un Gouverneur, proposition lancée à l'époque par Guy Olivier Segond (qui s'y voyait déjà), reprise par Bernard Ziegler (qui s'y voit peut être aussi) mais combattue par Christian Grobet (qui n'en a pas besoin vu qu'il s'est déjà proclamé Gouverneur), la "Tribune" du 14 octobre écrit qu'il s'agirait d'une "véritable révolution culturelle, non seulement à Genève mais aussi en Suisse". Révolution ? Au sens astronomique du terme alors, parce qu'au sens politique, ça serait plutôt une contre-révolution : le restruration des baillis...

Se penchant sur le sort que fera la Constituante à la culture, la " Tribune de Genève " écrit qu'une " majorité de candidats " juge " absurde " la gestion de la " quasi totalité de la culture régionale " par le seule municipalité de Genève, et ressent comme une " incongruité " le statut municipal du Grand Théâtre. C'est une bonne nouvelle, mais on s'explique alors mal pourquoi depuis des années les socialistes et SolidaritéS se retrouvent à peu près seuls contre tous les autres pour défendre ce même point de vue…

Utile rappel historique dans la "Feuille d'Avis Officielle" distribués "tous ménages" pour l'élection de la Constituante : A son entrée en vigueur en 1847, après avoir été acceptée par 5547 votants contre 3187, la constitution (qui remplaçait une constitution adoptée seulement cinq ans auparavant) contenait 158 articles. 160 ans plus tard, elle compte 182 articles, et a été amendée 120 fois. On n'est donc pas dans l'"inflation" constitutionnelle dénoncée par certains partisans de la révision globale de la Charte de la République. On est seulement dans une évolution normale : 24 articles supplémentaires et 120 amendements en 160 ans, pas de quoi grimper aux rideaux.

Grande nouvelle : les radicaux ont un projet de nouvelle constitution. Bon, ils ne sont pas les seuls (tout le monde a le sien sous le coude, nous compris), mais ils sont les seuls à croire que ça intéresse les autres. Et à en faire un argument de campagne électorale. Donc, les radicaux ont " dévoilé " à un " Temps " particulièrement complaisant les 147 articles de leur constitution. Et y'a quoi, dedans ? Bof, c'est les radicaux, fallait pas s'attendre à de la nouveauté bouleversifiante. On a donc le " bouclier fiscal " pour hauts revenus et grosses fortune (la " Tribune de Genève " l'annonce juste au-dessus d'un " pavé " publicitaire proclamant que les radicaux veulent " l'ouverture pour une solidarité active avec les plus démunis "...), quelques bidouillages sur les communes, le Grand Conseil et les droits politiques, et quelques gadgets (genre gouverneur -pourquoi pas le retour du duc de Savoie ?). Mais on n'a pas le droit de vote et d'éligibilité des étrangers au plan cantonal (" le peuple n'est pas prêt ", commente courageusement l'un des rédacteurs du texte), on n'a pas non plus la région (" un enjeu secondaire ", estime le même visionnaire)... ça valait plus d'une demie-page dans " Le Temps " ? Faut croire. Mais au nom de la défense des espèces politiques en voie de disparition ou au nom de la contribution imaginative au débat ?

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