Contrairement à l'AVIVO, l'Asloca n'appellera pas à voter contre le
projet de nouvelle constitution. Et contrairement au PS, elle
n'appellera pas non plus à voter pour : en fait, elle n'appellera à
rien du tout, et elle laisse princièrement à ses membres une «
liberté de vote » dont ils disposent de toute façon. L'organisation
de défense des locataires a examiné le projet sous l'angle de leurs
droits, de la politique du logement et des droits démocratiques, et
n'y a rien trouvé qui soit une régression qui justifierait un appel
à voter « non », et rien qui soit un progrès suffisant pour
justifier un appel à voter « oui ». Ben alors, en ce cas, pourquoi
ne pas faire comme nous et appeler à voter blanc ?
Près de 80 prises de position (pour le « oui » , le « non » ou le
vote «blanc» -mais là, y'en à qu'une, celle de la JS, seule contre
tous, c'est bô) ont été déposées en prévision du vote du 14 octobre
sur le projet de nouvelle constitution cantonale genevoise. Comme il
y aura en gros 2000 espaces réservés à l'affichage de campagne, si
chaque groupe qui a déposé une prise de position pond une affiche,
on se retrouvera avec une douzaine d'affiches par groupe non
représenté au parlement ou à la Constituante, disséminées dans tout
le canton (va falloir faire fonctionner la boîte à idées pour qu'on
les remarque, ces affiches). Le Conseil d'Etat avait initialement,
et bêtement, décidé d'appliquer les dispositions de la loi sur
l'exercice des droits politiques concernant les processus
parlementaires ordinaires, alors que le processus constituant est
exceptionnel. Du coup, les six partis représentés au parlement
(quatre sont pour le « oui » au projet de la Constituante, deux sont
pour le «non») auraient monopolisé la majorité des emplacements
d'affichage, ne laissant aux plus de 70 autres prises de position
que l'autre moitié. Mais heureusement, l'AVIVO veillait (les vieux,
c'est insomniaque) : elle a contesté la décision du Conseil d'Etat,
et a à moitié gagné. Si les groupes de la Constituante, dont la
moitié ne sont pas représentés au parlement cantonal, n'ont pas
obtenu d'être traités avec faveur, groupes parlementaires et groupes
constituants seront traités sur pied d'égalité (c'est-à-dire
également privilégiés face aux autres groupements) dans la
répartition des espaces d'affichage. Reste plus qu'à savoir si on
les dédoublera ou non, c'est-à-dire si les socialistes (par
exemple) auront ou non droit à deux fois plus d'emplacements que
l'AVIVO (par exemple) puisqu'ils ont un groupe au Grand Conseil et à
la Constituante alors que l'AVIVO n'en a qu'un à la Constituante...
Bon, ben voilà, mais si les uns et les autres croient que tout ça va
tirer plus de citoyennes et de citoyens aux urnes, on va pas, nous,
les désillusionner, déjà que la pré-campagne sur le projet de
constitution ressemble à une cacophonie entre « oui » euphoriques et
« non » tétanisés... « Votez blanc», on vous dit !
Ce qu'il y a de bien, dans le débat sur le projet de nouvelle
constitution genevoise, c'est la hauteur que prennent ses
protagonistes pour dominer le sujet et inciter les citoyennes et
yens à aller voter : on est tout de suite au coeur battant du sujet,
sur les enjeux fondamentaux : le nombre d'affiches auquel les
groupements ont droit pour clamer leur mot d'ordre. Le Conseil
d'Etat a décidé d'en accorder 135 aux partis représentés au Grand
Conseil, et 135 également aux groupes de la Constituante. Résultat :
les partis représentés dans les deux instances auront (auraient) 270
emplacements. Ce qui fâche un parti (solidaritéS) et un groupe
(l'AVIVO) représentés seulement à la Constituante (les autres
groupes dans le même cas n'y voient pas d'inconvénient majeur), qui
réclament donc pour eux une égalité de traitement (vers le haut ou
le bas, on sait pas) avec les partis parlementaires. Passionnant,
non ? Et les autres groupements qui ont pris position mais qui ne
disposent ni d'un groupe parlementaire, ni d'un groupe constituant,
ils ont droit à quoi ? Ben, aux miettes : Quinze affiches par
groupe. Et encore, c'est parce qu'on est bien bon avec ces
loqueteux, faudrait quand même pas pousser le pluralisme trop
loin...
mercredi 19 septembre 2012
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