samedi 18 octobre 2008

Constituer l'autre Constituante

Il faudra forcément nous y mettre :
Constituer l'autre Constituante

On saura demain de quoi sera faite la Constituante. Disons-le : nous n'attendons pas grand'chose de ces résultats. Les conditions posées à l'élection de cette assemblée en ont, avant même que la première des listes ait été déposée, dévalué la légitimité : l'instauration d'un quorum, même abaissé, l'exclusion des étrangers du corps électoral, à elles-seules ces deux restrictions pèsent lourd : la Constituante ne pouvait être élue que par une minorité de la population; l'abstention s'ajoutant aux restrictions légales, l'assemblée ne sera finalement élue que par une minorité de la minorité -de laquelle il faudra encore retrancher toutes celles et tous ceux dont les suffrages se seront portés sur des listes n'ayant pas obtenu le quorum, et qui auront finalement " voté pour rien ". La nouvelle Constitution de la République sera donc vraisemblablement rédigée par une assemblée élue par 15 % de la population de ladite République. A moins de trouver le moyen de faire sortir le travail constituant de l'assemblée constituante. Et de constituer l'autre Constituante : la vraie. De celle-là, en tous cas, nous voulons être.

Des " Sentinelles de la liberté " aux " Sentinelles de la Constituante "
Quel que soit le résultat de l'élection de dimanche, quel que soit le rapport des forces politiques qui s'y établira, que les listes " associatives " y soient représentées ou non, que la gauche y soit représentée en proportion de sa force électorale ou, comme au Grand Conseil, de son incompétence tactique, et que nous mêmes y soyions, (invraisemblablement) élus ou (vraisemblablement) non, il nous faudra faire sortir le débat constituant de la Constituante. Les vases clos peuvent convenir aux mictions ou aux cendres des aïeux, pas à des choix démocratiques. Sitôt l'assemblée constituante élue, il faudra donc commencer à la subvertir. De l'intérieur et de l'extérieur (comme il convient de le faire de nos propres organisations politiques). Et puisque nous nous sommes appropriés la fonction de " Sentinelles de la liberté ", il nous faudra être " Sentinelles de la Constituante " : surveiller les travaux de l'assemblée, en rendre compte, y participer d'une manière ou d'une autre, qu'on y siège ou non, faire nos propositions, les relayer, organiser régulièrement des réunions et des débats pour finalement opposer à la Constitution mollement consensuelle qui sortira probablement du cénacle un projet de constitution " radicalement réformiste " (à défaut de désir de révolution), et trouver le moyen de faire de cette opposition un véritable choix offert au " peuple souverain " au moment du vote populaire final. Subvertir la constituante, parce que la Constitution est une chose trop sérieuse pour être laissée à des constituants patentés.

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